Il y a quelques siècles encore, tous les humains dans nos pays occidentaux vivaient en dessous de ce qu'on considère aujourd'hui comme le seuil de pauvreté extrême. Leur principal problème était de survivre un jour de plus, d'avoir de la nourriture, un abri, bref, de subvenir à leurs besoins primaires. Dans la pyramide de Maslow, ces besoins appartiennent aux deux premières étapes : la sécurité et les besoins physiologiques.
Actuellement, nous sommes en plein milieu d'une véritable guerre pour les deux niveaux suivants : l'appartenance et l'estime de soi. Si on observe bien, tous les sujets un peu chauds aujourd'hui, en 2024, en 2025, correspondent à ce schéma pyramidal.
Par exemple, et c’est un peu une rule of thumb, mais aujourd’hui, il y a 10 % des sujets qui sont encore centrés sur la sécurité, la « safety ». La sécurité inclut des thèmes comme la gestion du risque, le risk management sur l'intelligence artificielle, l'écologie, par exemple.
Environ 80 % de l'attention est dirigée vers l'amour, l'appartenance, l'estime de soi. Parmi ces sujets, on trouve :
- Le féminisme
- Le masculinisme
- La communauté LGBT
- L'inclusivité
Enfin, 10 % de l’attention se concentre sur la self-actualisation : le développement personnel, donner du sens à sa vie, avoir un but et un impact.
Donc, si on reprend des principes comme le 80-20, on pourrait penser qu'on devrait moins se focaliser sur l'amour, l'appartenance, l'estime de soi, et peut-être plus sur la sécurité et la self-actualisation. Parce qu'en fait, ce que je perçois dans la société actuelle, c'est que pour le futur, il y a deux risques.
Le premier risque est de négliger beaucoup trop la partie sécurité, nous exposant ainsi à des risques existentiels comme ceux posés par l'écologie ou l'IA.
Le second risque est de suranalyser la partie développement personnel, au point d’en faire trop, ce qui pourrait conduire à une sur-optimisation et finalement à une perte de sens, littéralement l'inverse de ce qu'on voulait obtenir.
Peut-être que si la tendance s'inverse, on pourrait perdre de vue l'importance de l'amour, de l'appartenance et de l'estime de soi, au profit de guerres identitaires liées au féminisme, masculinisme, LGBT, etc.
Le call to action ici est peut-être de se demander où nous plaçons notre propre attention. Pas où la société place son projecteur, mais où nous plaçons le nôtre. Entre ces trois éléments : self-actualisation, appartenance et sécurité.
Il s’agit de se demander quelles sont nos convictions, où nous dirigeons notre attention, et si c’est au bon endroit. Par rapport à cela, est-ce que la société dirige son attention au bon endroit et en quelles proportions ?
Je veux dire, si on regarde par exemple dans les médias, quelles proportions des articles traitent de l'appartenance et de ces sujets identitaires ? Quelles proportions parlent de sécurité ? Quelles proportions abordent la self-actualisation ?
Je pense que c'est une bonne heuristique pour comprendre dans quelle société nous vivons et également se demander où nous voulons vivre et vers quoi nous souhaitons diriger notre attention.